Régence de sa mèreEdit

Guillaume est né à Palerme de Guillaume Ier et de Marguerite de Navarre. À l’âge de douze ans, son père meurt et il est placé sous la régence de sa mère. En 1171, il est déclaré adulte et jusqu’alors le gouvernement est contrôlé d’abord par le chancelier Étienne du Perche (1166-1168), cousin de Marguerite, puis par Walter Ophamil, archevêque de Palerme, et Matthieu d’Ajello, vice-chancelier.

En 1168, du Perche est renversé par un coup d’État, alors que les révoltés prétendent que Guillaume a été assassiné et que du Perche projette de faire épouser à son frère la princesse Constance, tante de Guillaume qui a été confinée au Santissimo Salvatore de Palerme en tant que nonne dès son enfance en raison d’une prédiction selon laquelle  » son mariage détruirait la Sicile « , pour prétendre au trône, malgré l’existence d’Henri, prince de Capoue frère de Guillaume.

Mariage et alliancesModification

Un effort de Bertrand II, archevêque de Trani, pour négocier la main d’une princesse byzantine pour Guillaume ne donne aucun résultat et conduit à sa rupture avec l’empereur byzantin Manuel Ier Comnène en 1172.

La même année, la mort d’Henri, prince de Capoue, marque une crise potentielle de succession, car aucun héritier du trône n’est vivant, à l’exception de Constance, qui aurait été désignée héritière et aurait prêté serment d’allégeance en 1174, mais confinée dans son monastère comme auparavant.

En 1174 et 1175, Guillaume conclut des traités avec Gênes et Venise et son mariage en février 1177 avec Jeanne, fille du roi Henri II d’Angleterre et de la duchesse Aliénor d’Aquitaine, marque sa position élevée dans la politique européenne. Bien que Jeanne n’ait pas produit d’héritier survivant, Guillaume ne montre aucune intention d’annuler le mariage.

En juillet 1177, Guillaume envoie une délégation composée de l’archevêque Romuald de Salerne et du comte Roger d’Andria pour signer le traité de Venise avec l’empereur. En 1184, il libère du couvent Constance, âgée de 30 ans, la fiance au fils de l’empereur, le futur empereur Henri VI pour garantir la paix, et la marie en janvier 1186, provoquant un serment général à son égard en tant qu’héritier présomptif. Cette mesure, d’une grande conséquence pour le royaume normand, a peut-être été prise pour que Guillaume puisse se consacrer à des conquêtes étrangères, ou visant à empêcher Tancrède, comte de Lecce, un cousin illégitime de Guillaume, de prétendre au trône.

Cathédrale de Monreale, construite pendant le règne de Guillaume II. Guillaume et ses parents y sont enterrés.

Guerres avec l’Égypte et l’Empire byzantinEdit

Incapable de relancer la domination africaine, Guillaume dirige son attaque sur l’Égypte ayyoubide, d’où Saladin menace le royaume latin de Jérusalem. En juillet 1174, 30 000 hommes sont débarqués devant Alexandrie, mais l’arrivée de Saladin oblige les Siciliens à rembarquer en désordre. Une meilleure perspective s’ouvre dans la confusion des affaires byzantines qui suit la mort de Manuel Comnène (1180), et Guillaume reprend le vieux dessein et la querelle contre l’Empire byzantin. Dyrrhachium est capturée (11 juin 1185). Ensuite, tandis que l’armée (80 000 hommes dont 5 000 chevaliers) marchait sur Thessalonique, la flotte (200 navires) naviguait vers le même objectif, capturant sur son chemin les îles ioniennes de Corfou, Céphalonie, Ithaque et Zante. En août, Thessalonique tomba sous l’attaque conjointe de la flotte et de l’armée siciliennes et fut ensuite mise à sac (7 000 Grecs périrent).

Les troupes marchèrent ensuite sur la capitale, mais l’armée de l’empereur Isaac Angelus, sous les ordres du général Alexios Branas, défit les envahisseurs sur les rives du Strymon (7 novembre 1185). Thessalonique est aussitôt abandonnée et, en 1189, Guillaume fait la paix avec Isaac, abandonnant toutes ses conquêtes. Il envisage maintenant d’inciter les armées croisées d’Occident à passer par ses territoires, et semble sur le point de jouer un rôle de premier plan dans la troisième croisade. Son amiral Margarito, un génie naval égal à Georges d’Antioche, avec 60 navires, garda la Méditerranée orientale ouverte aux Francs, et força le puissant Saladin à se retirer devant Tripoli au printemps 1188.

Palerme en deuil pour la mort de Guillaume II, d’après le Liber ad honorem Augusti de Pierre d’Eboli.

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