La Ligue des Trois Empereurs meurt à petit feu, mais en 1890, son jour est venu : L’Allemagne refuse de renouveler son traité de réassurance avec la Russie, et celle-ci cherche en conséquence à se rapprocher de la France. Dans le même temps, la France, confrontée à une Allemagne de plus en plus puissante et à une combinaison hostile d’Europe centrale, ressent le besoin d’un allié, et les diplomates français commencent à faire des ouvertures à la Russie pour un accord visant à contrebalancer la Triple Alliance. Le capital français soutient les projets russes, notamment le Transsibérien, et des visites diplomatiques amicales sont échangées. En 1891, les deux puissances ont conclu un accord définitif, renforcé par une convention militaire en 1893, et en 1894, la double alliance entre la Russie et la France existait déjà. Elle est reconnue publiquement en 1895.
En attendant, la chute de Bismarck, après l’accession de Guillaume II au trône de l’Empire allemand, est suivie de l’apparition de politiques étrangères plus aventureuses. L’Allemagne s’engage dans l’expansion coloniale et commerciale. Le projet allemand de chemin de fer de Bagdad est considéré avec inquiétude par les puissances ayant des intérêts au Moyen-Orient. La rivalité commerciale de l’Allemagne avec la Grande-Bretagne n’apportait pas seulement des ennuis directs mais nourrissait le désir allemand de puissance maritime et d’une grande marine.
La Grande-Bretagne, longtemps dans un splendide isolement des autres nations européennes, était poussée par ses intérêts à faire quelques pas vers une alliance internationale protectrice. Il y avait eu quelques efforts pour obtenir un rapprochement franco-allemand, mais ceux-ci n’avaient finalement pas eu d’effet. En 1898, Thophile Delcass prend le contrôle de la politique étrangère française ; il est opposé à l’Allemagne et espère un rapprochement avec la Grande-Bretagne, son objectif étant l’isolement de l’Allemagne. L’amitié entre la Grande-Bretagne et la France ne semble pas possible en raison de leur inimitié traditionnelle et, surtout, de leurs querelles coloniales en Afrique. En outre, la Grande-Bretagne et l’Allemagne sont des amis traditionnels, et les deux pays sont liés par des liens dynastiques et culturels. L’amitié anglo-allemande s’est manifestée et continue de se manifester activement, mais la diplomatie de Delcass, aidée par l’accession (1901) du francophile Édouard VII au trône britannique, finit par porter ses fruits. Bien que la Grande-Bretagne et la France aient été au bord de la guerre à cause de l’incident de Fashoda en 1898, l’affaire est réglée et la voie est ouverte à de nouveaux accords entre les deux puissances. Bien qu’il n’y ait pas eu d’alliance, l’Entente cordiale… une entente amicale… fut conclue en 1904.
Les rivalités coloniales entre la Russie et la Grande-Bretagne avaient, à la fin du XIXe siècle, rendu ces puissances hostiles ; le champ de bataille était l’Asie… les affaires turques, la Perse, l’Afghanistan, la Chine et l’Inde. Mais après la défaite de la Russie dans la guerre russo-japonaise, et en particulier après que Sir Edward Grey eut gagné en influence au sein du ministère britannique des Affaires étrangères, la Grande-Bretagne en vint à favoriser un règlement amical. Cet objectif est finalement atteint par l’entente anglo-russe de 1907. Cet accord a créé le groupe international s’opposant à la Triple Alliance… La France, la Grande-Bretagne et la Russie avaient formé la Triple Entente.
- Introduction
- Formation de la Triple Alliance
- Formation de la Triple Entente
- La tempête montante
- Bibliographie
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