- Les psychopathes représentent environ 1% de la population.
- La plupart des gens présentent certains traits psychopathiques, il peut donc être difficile de diagnostiquer une personne atteinte de ce trouble de la personnalité.
- Une étude suggère que répondre à des dilemmes éthiques pourrait permettre de savoir si une personne est un psychopathe ou non.
- Cependant, il y a une différence entre penser logiquement et manquer d’empathie ou de remords.
Diagnostiquer un psychopathe n’est pas simple.
Dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, ou DSM-5, les types de personnalité antisociale ou psychopathe sont définis comme ayant un sens gonflé et grandiose d’eux-mêmes, et une habitude de profiter des autres.
Mais c’est encore un trouble difficile à définir, car la plupart d’entre nous ont certains traits psychopathiques. En fait, certains psychologues pensent que tout le monde se situe quelque part sur le spectre de la psychopathie.
En soi, certains traits nous sont bénéfiques, comme garder la tête froide, et avoir du charisme. C’est pourquoi de nombreux psychopathes deviennent PDG, car ils peuvent regarder les faits froids et durs et prendre des décisions sans s’impliquer émotionnellement.
Pour autant, un certain nombre de chercheurs ont tenté de trouver un moyen de diagnostiquer le comportement psychopathique.
Un test bien connu des psychopathes est la « liste de contrôle de la psychopathie de Hare », qui analyse la façon dont vous vous percevez et percevez les autres.
Une autre étude de 2011, publiée dans la revue Cognition, a cherché à savoir si la façon dont une personne réagirait dans des scénarios fictifs pouvait la diagnostiquer comme psychopathe.
L’équipe des universités Columbia Business School et Cornell a donné aux participants une série de dilemmes moraux, et leur a également demandé de remplir trois tests de personnalité : un pour évaluer les traits psychopathiques, un pour évaluer les traits machiavéliques, et un pour évaluer s’ils croyaient que la vie avait un sens.
Voici l’une des questions qui leur ont été posées :
« Un trolley en fuite est sur le point de renverser et de tuer cinq personnes et vous vous trouvez sur une passerelle à côté d’un grand inconnu ; votre corps est trop léger pour arrêter le train, mais si vous poussez l’inconnu sur les rails, le tuant, vous sauverez les cinq personnes. Pousseriez-vous l’homme ? »
L’équipe a constaté que ceux qui répondaient aux dilemmes avec une « éthique de l’utilitarisme » – le point de vue qui dit que l’action moralement correcte est celle qui produit la meilleure conséquence dans l’ensemble – possédaient plus de traits de personnalité psychopathiques et machiavéliques.
Dans la question ci-dessus, si vous choisissiez de pousser l’homme, vous aviez plus en commun avec les personnes qui avaient des traits psychopathiques ou machiavéliques.
Cela a du sens quand on pense que Machiavel croyait généralement que « la fin justifie les moyens », et que tuer des innocents pouvait être normal et efficace en politique, tant que le résultat était pour le plus grand bien.
Un diagnostic n’est pas si facile
Cependant, comme le souligne un communiqué de presse de la Columbia Business School elle-même, diagnostiquer un psychopathe n’est pas si simple.
« Bien que l’étude ne résolve pas le débat éthique, elle met en évidence une faille dans l’utilisation largement adoptée des dilemmes sacrificiels pour identifier le jugement moral optimal », a déclaré Daniel Bartels, professeur de marketing à la Columbia Business School, et l’un des auteurs de l’étude.
« Ces méthodes ne parviennent pas à faire la distinction entre les personnes qui endossent des choix moraux utilitaires en raison de déficits émotionnels sous-jacents (comme ceux saisis par nos mesures de la psychopathie et du machiavélisme) et celles qui les endossent par souci authentique du bien-être d’autrui. »
En d’autres termes, ce n’est pas parce que vous pouvez prendre une décision théorique calculée qui entraîne la mort de personnes hypothétiques que vous êtes réellement un psychopathe.
Le même problème se pose avec une autre énigme populaire, qui peut soi-disant identifier un psychopathe.
Voici le dilemme, qui a été démystifié sur le site Snopes :
Une fille, alors qu’elle assiste aux funérailles de sa propre mère, rencontre un homme qu’elle ne connaissait pas auparavant. Elle le trouve incroyable et croit qu’il est l’amour de sa vie. Cependant, lorsqu’il est parti, elle s’est rendu compte qu’elle n’avait pas eu son numéro.
Quelques jours plus tard, la jeune fille a tué sa propre sœur. Pourquoi l’a-t-elle fait ?
Supposément, si vous trouvez son mobile, vous pensez comme un psychopathe. Voici la réponse :
Si elle tue sa sœur, elle a une chance de rencontrer à nouveau l’homme, car il viendra à son enterrement.
Si vous avez obtenu la réponse » psychopathe « , ne paniquez pas
Comme souligné précédemment, la psychopathie est un spectre. De nombreux psychopathes ont des similitudes dans leur façon de voir les choses, et beaucoup ont des façons froides et calculées de régler les choses – mais cela ne signifie pas qu’ils sont exactement les mêmes.
Trouver la réponse au dilemme des funérailles nécessite un certain niveau de pensée critique. Y parvenir pourrait simplement signifier que vous êtes doué pour résoudre les problèmes. Après tout, ce n’est pas parce que vous arrivez à la bonne réponse que vous le feriez réellement vous-même.
Les psychopathes sont partout autour de nous – ils représentent environ 1% de la population – et généralement ils ne seront pas identifiés par leur entourage. Ce qui les distingue n’est pas leur réponse à une seule question, mais davantage leur manque de remords et d’empathie.
En définitive, si vous avez poussé le type sur les rails du train, ou si vous avez compris pourquoi la pauvre sœur de la fille devait mourir, cela ne signifie pas que vous êtes un psychopathe. Si vous vous êtes senti bien dans cette situation, c’est une autre affaire.
0 commentaire