« De nombreux parents consultent en endocrinologie parce que leur enfant pue ou transpire » mentionne Céline Huot, professeure agrégée du département d’endocrinologie clinique du CHU Sainte-Justine. Alors, si vous pensiez être la seule mère dont l’enfant dégage une odeur corporelle, rassurez-vous ! Le « problème » est courant.
Est-ce la puberté ?
Lorsque vous reniflez les aisselles de votre enfant, vous avez l’impression de renifler un adolescent. Votre enfant a-t-il commencé sa puberté ? À 6 ans ? Est-ce même possible ?
Avant de parler de puberté, deux circuits doivent être activés. Pour les filles, la glande maîtresse (appelée hypophyse, située à la base du cerveau), doit envoyer des messages à deux glandes : les ovaires et la glande surrénale (située en haut des reins). Pour les garçons, l’hypophyse doit envoyer des signaux aux testicules et à la glande surrénale.
« Nous ne considérons pas qu’il est précoce lorsque ce processus se produit chez les filles après l’âge de 8 ans. Et dans le cas des garçons, ce processus se produit généralement après l’âge de 9 ans », explique Céline Huot. Oui, cela semble précoce, mais c’est normal.
Pour votre enfant de 6 ans, ce n’est pas vraiment la puberté mais plutôt des surrénarches prématurées. Un mot compliqué pour expliquer quelque chose de très simple : les messages venant de l’hypophyse sont activés, mais seulement vers l’une de leurs deux destinations. Chez les filles, les messages vers les ovaires ne sont pas activés et chez les garçons, les messages vers les testicules ne le sont pas. Dans ce cas, ce sont les messages destinés aux glandes surrénales qui sont activés. D’ailleurs, Mme Huot mentionne que « les messages aux glandes surrénales commencent bien avant la puberté ».
Que faire ?
Il n’existe pas de traitement, d’antibiotique ou de pilule miracle qui puisse éliminer les mauvaises odeurs. L’odeur de sueur qui émane de votre enfant, même à 6 ans, est un élément normal du processus hormonal. Il est impossible de l’éviter. Mais vous pouvez trouver un moyen de diminuer les odeurs.
Mme Huot suggère aux parents d’examiner les aisselles de leur enfant et de regarder s’il y a de petits follicules pileux qui commencent à être stimulés. Vous ne verrez pas de véritables poils, mais vous pourriez remarquer que la peau n’est pas exactement lisse et qu’il y a de petites crevasses. « Si c’est le cas, croyez-le ou non, la peau est prête pour le déodorant ». Alors, direction la pharmacie ! Vous pouvez demander conseil au pharmacien ou trouver vous-même un produit en vente libre. Le plus important est de choisir un déodorant qui ne contient pas d’aluminium.
Ajoutez à cela un bon nettoyage quotidien des aisselles malodorantes et les mauvaises odeurs corporelles diminueront à coup sûr. Surveillez votre enfant pour vous assurer qu’il se frotte bien les aisselles avec du savon et qu’il les sent avant de sortir du bain ou de la douche. Nous ne pouvons pas nier que parfois, ils ont tendance à prendre des raccourcis !
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