« Si vous fumez le parfum du vin, cela vous donne un buzz », a déclaré Jamila, ajoutant que si elle reste trop longtemps sans, « j’ai la tête qui tourne. »
Au milieu de la violence et des problèmes de drogue, fumer peut sembler un vice comparativement inoffensif. « Mais si vous prenez un peu de recul », a déclaré le Dr Sharfstein, « c’est le tabagisme qui finira par tuer beaucoup de ces enfants, peut-être pas la semaine prochaine, mais bien avant leur temps. »
Dans le cadre d’une campagne antitabac renforcée, les responsables de Baltimore offrent gratuitement des patchs ou des gommes à la nicotine et envisagent des mesures plus fortes pour contrôler les ventes de loosies, facilement accessibles aux jeunes.
« Toute la question ici est que les normes sociales n’ont pas changé comme elles l’ont fait dans la majeure partie de la société », a déclaré Frances Stillman de l’école de santé publique Johns Hopkins, co-auteur de l’étude sur les habitudes tabagiques des pauvres de Baltimore, publiée en août dans l’American Journal of Public Health. « Tout le monde fume, et tout le monde pense que c’est O.K. ».
Dans cette dernière étude, les chercheurs ont interrogé 160 Noirs âgés de 18 à 24 ans qui étaient inscrits à une formation professionnelle. Dans ce groupe, 60 % fumaient des cigarettes et 24 % avaient récemment fumé des cigarillos.
Une enquête portant sur 1 021 Noirs à faible revenu de Détroit, publiée en 2005 dans l’American Journal of Preventive Medicine, a révélé que 59 % des hommes et 41 % des femmes fumaient, un résultat qui a « choqué tout le monde », a déclaré l’auteur principal, Jorge Delva, de l’école de travail social de l’université du Michigan.
On sait depuis longtemps que les taux de tabagisme sont plus élevés chez les pauvres et les moins éduqués de toutes les races, mais M. Delva et d’autres experts ont déclaré que les taux récemment trouvés chez les Noirs des centres-villes étaient étonnamment élevés, indiquant peut-être qu’ils étaient sous-comptés dans de larges enquêtes standard.
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