Approximativement 1 grossesse sur 5 se termine par une fausse couche. La consommation d’alcool est un facteur qui est censé influencer la fausse couche, mais la relation n’est pas encore clairement comprise.
L’une des raisons pour lesquelles il n’y a pas d’association claire entre la consommation d’alcool pendant la grossesse et la fausse couche est que les chercheurs ont adopté de nombreuses approches différentes pour examiner la question : comparer l’absence totale de consommation d’alcool à toute consommation d’alcool ; examiner uniquement la consommation excessive d’alcool ; examiner le volume ou la fréquence de la consommation ; ou examiner le type d’alcool (c’est-à-dire, bière, vin, spiritueux).
Il apparaît également que l’alcool pourrait avoir un impact plus important à différents stades de la grossesse. Par exemple, une étude de 2012 portant sur les femmes de la Danish National Birth Cohort (n=92 719) a révélé qu’une faible consommation d’alcool en début de grossesse augmentait considérablement le risque de fausse couche, mais qu’il n’y avait pas d’augmentation du risque après 16 semaines de grossesse.
De même, une étude récente (2014) menée par Lyndsay Ammon Avalos et ses collègues aux États-Unis a révélé que l’association entre la consommation d’alcool pendant la grossesse et la fausse couche était la plus forte pour les fausses couches survenant avant 10 semaines de gestation. Dans cette étude, les chercheurs ont constaté qu’il y avait un risque significatif de fausse couche pour les femmes qui buvaient quatre verres ou plus par semaine. Ils ont également constaté que les femmes qui ne buvaient que des spiritueux avaient un risque de fausse couche plus de deux fois supérieur à celui des femmes qui ne buvaient pas du tout – ce qui suggère que le type d’alcool pourrait également influencer le risque.
Dans l’ensemble, alors que certaines études n’ont pas pu montrer une augmentation du risque de fausse couche chez les femmes qui boivent « légèrement » pendant la grossesse, les données de la recherche ne sont pas claires sur ce que pourrait être un seuil sûr de consommation d’alcool. De plus, des recherches récentes suggèrent que la relation pourrait être plus complexe que la quantité d’alcool consommée par une femme – d’autres facteurs tels que le type d’alcool et le stade de la grossesse pourraient également jouer un rôle. Cet ensemble de recherches sur les fausses couches et la consommation d’alcool pendant la grossesse suggère qu’il est plus sûr de ne pas boire d’alcool pendant la grossesse.
Andersen, A.N., Andersen, P.K., Olsen, J., Grønbæk, M., et Strandberg-Larsen, K. (2012). Consommation modérée d’alcool pendant la grossesse et risque de mort fœtale. International Journal of Epidemiology, 41(2):405-13. DOI:10.1093/ije/dyr189 (Accès libre)
Avalos, L.A., Roberts, S.C.M., Kaskutas, L., Block, G. et Li, D. (2014). Volume et type d’alcool en début de grossesse et risque de fausse couche. Substance Use & Misuse, Early Online:1-9. DOI: 10.3109/10826084.2014.912228. Voir le résumé ici.
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