Gaule préromaineEdit
Il existe peu d’informations écrites concernant les peuples qui habitaient les régions de la Gaule, hormis ce que l’on peut glaner à partir des pièces de monnaie. Par conséquent, l’histoire ancienne des Gaulois est surtout un travail d’archéologie, et les relations entre leur culture matérielle, les relations génétiques (dont l’étude a été aidée, ces dernières années, par le domaine de l’archéogénétique) et les divisions linguistiques coïncident rarement.
Avant la diffusion rapide de la culture de La Tène, entre le Ve et le IVe siècle av. J.-C., le territoire de l’est et du sud de la France participait déjà à la culture Urnfield de l’âge du bronze tardif (vers le XIIe ou le VIIIe siècle av. J.-C.), à partir de laquelle allait se développer la culture Hallstatt (VIIe ou VIe siècle av. J.-C.) de travail précoce du fer. Vers 500 avant J.-C., il existe une forte influence de Hallstatt dans la majeure partie de la France (à l’exception des Alpes et de l’extrême nord-ouest).
De ce fond de Hallstatt, au cours des 7e et 6e siècles avant J.-C. représentant vraisemblablement une forme précoce de culture celtique continentale, surgit la culture de La Tène, vraisemblablement sous l’influence méditerranéenne des civilisations grecque, phénicienne et étrusque, répartie dans un certain nombre de centres précoces le long de la Seine, du Rhin moyen et de l’Elbe supérieure. La culture de La Tène s’est développée et a prospéré à la fin de l’âge du fer (de 450 av. J.-C. à la conquête romaine au 1er siècle av. J.-C.) en France, en Suisse, en Italie, en Autriche, dans le sud-ouest de l’Allemagne, en Bohême, en Moravie, en Slovaquie et en Hongrie. Plus au nord s’étendait la culture contemporaine pré-romaine de l’âge du fer du nord de l’Allemagne et de la Scandinavie.
La principale source de matériaux sur les Celtes de Gaule était Poseidonios d’Apamée, dont les écrits ont été cités par Timagène, Jules César, le Grec sicilien Diodore Sicule et le géographe grec Strabon.
Au 4e et au début du 3e siècle avant J.-C., les confédérations claniques gauloises s’étendent bien au-delà du territoire de ce qui deviendra la Gaule romaine (qui définit l’usage du terme « Gaule » aujourd’hui), en Pannonie, en Illyrie, en Italie du Nord, en Transylvanie et même en Asie mineure. Au IIe siècle avant J.-C., les Romains décrivaient la Gallia Transalpina comme distincte de la Gallia Cisalpina. Dans sa Guerre des Gaules, Jules César distingue trois groupes ethniques en Gaule : les Belgae au nord (en gros entre le Rhin et la Seine), les Celtae au centre et en Armorique, et les Aquitani au sud-ouest, le sud-est étant déjà colonisé par les Romains. Bien que certains érudits pensent que les Belgae au sud de la Somme étaient un mélange d’éléments celtes et germaniques, leurs affiliations ethniques n’ont pas été définitivement résolues. L’une des raisons est l’interférence politique sur l’interprétation historique française au cours du 19e siècle.
En plus des Gaulois, d’autres peuples vivaient en Gaule, comme les Grecs et les Phéniciens qui avaient établi des avant-postes comme Massilia (l’actuelle Marseille) le long de la côte méditerranéenne. De même, le long de la côte sud-est de la Méditerranée, les Ligures avaient fusionné avec les Celtes pour former une culture celto-ligure.
Premiers contacts avec RomeEdit
Au IIe siècle av. J.-C., la Gaule méditerranéenne possédait un tissu urbain étendu et était prospère. Les archéologues connaissent des villes dans le nord de la Gaule, notamment la capitale biturigienne d’Avaricum (Bourges), Cenabum (Orléans), Autricum (Chartres) et le site fouillé de Bibracte près d’Autun en Saône-et-Loire, ainsi qu’un certain nombre de forts de colline (ou oppida) utilisés en temps de guerre. La prospérité de la Gaule méditerranéenne incite Rome à répondre aux appels à l’aide des habitants de Massilia, qui se trouvent attaqués par une coalition de Ligures et de Gaulois. Les Romains interviennent en Gaule en 154 avant J.-C. et à nouveau en 125 avant J.-C.. Alors que la première fois, ils sont venus et repartis, la seconde fois, ils sont restés. En 122 av. J.-C., Domitius Ahenobarbus réussit à vaincre les Allobroges (alliés des Salluvii), tandis que l’année suivante, Quintus Fabius Maximus « détruisit » une armée des Arvernes dirigée par leur roi Bituitus, qui était venu en aide aux Allobroges. Rome permet à Massilia de conserver ses terres, mais ajoute à ses propres territoires les terres des tribus conquises. En conséquence directe de ces conquêtes, Rome contrôlait désormais une région qui s’étendait des Pyrénées au bas du Rhône, et à l’est, remontait la vallée du Rhône jusqu’au lac Léman.En 121 avant J.-C., les Romains avaient conquis la région méditerranéenne appelée Provincia (plus tard nommée Gallia Narbonensis). Cette conquête bouleverse l’ascendant des peuples arvernes gaulois.
Conquête par RomeEdit
Le proconsul et général romain Jules César pousse son armée en Gaule en 58 av. J.-C., apparemment pour aider les alliés gaulois de Rome contre les Helvètes migrateurs. Avec l’aide de divers clans gaulois (par exemple les Éduens), il parvient à conquérir la quasi-totalité de la Gaule. Bien que leur armée soit aussi forte que celle des Romains, la division interne entre les tribus gauloises garantit une victoire facile pour César, et la tentative de Vercingétorix d’unir les Gaulois contre l’invasion romaine arrive trop tard. Jules César a été mis en échec par Vercingétorix lors du siège de Gergovie, une ville fortifiée au centre de la Gaule. Les alliances de César avec de nombreux clans gaulois se brisent. Même les Éduens, leurs plus fidèles partisans, se rangent du côté des Arvernes, mais les toujours fidèles Remi (surtout connus pour leur cavalerie) et Lingones envoient des troupes pour soutenir César. Les Germani des Ubii envoient également de la cavalerie, que César équipe de chevaux Remi. César captura Vercingétorix lors de la bataille d’Alésia, ce qui mit fin à la majorité de la résistance gauloise à Rome.
Plus d’un million de personnes (probablement 1 Gaulois sur 5) moururent, un autre million furent réduits en esclavage, 300 clans furent soumis et 800 villes furent détruites pendant la Guerre des Gaules. Toute la population de la ville d’Avaricum (Bourges) (40 000 personnes en tout) a été massacrée. Avant la campagne de Jules César contre les Helvètes (Suisse actuelle), ces derniers étaient au nombre de 263 000, mais il n’en resta plus que 100 000 par la suite, dont la plupart furent pris comme esclaves par César.
Gaule romaineEdit
Après l’absorption de la Gaule par la Gallia, un ensemble de provinces romaines, ses habitants ont progressivement adopté des aspects de la culture romaine et se sont assimilés, donnant naissance à la culture gallo-romaine distincte. La citoyenneté est accordée à tous en 212 par la Constitutio Antoniniana. Du troisième au cinquième siècle, la Gaule est exposée aux raids des Francs. L’Empire gaulois, composé des provinces de Gaule, de Britannia et d’Hispania, y compris la paisible Baetica au sud, se sépare de Rome de 260 à 273. En plus du grand nombre d’indigènes, la Gallia devint également le foyer de certains citoyens romains venus d’ailleurs, ainsi que de tribus germaniques et scythes en migration, comme les Alans.
Les pratiques religieuses des habitants devinrent une combinaison de pratiques romaines et celtiques, avec des divinités celtiques comme Cobannus et Epona soumises à l’interpretatio romana. Le culte impérial et les religions à mystères orientales gagnèrent également des adeptes. Finalement, après qu’il est devenu la religion officielle de l’Empire et que le paganisme a été supprimé, le christianisme l’a emporté au crépuscule de l’Empire romain d’Occident (tandis que l’Empire romain d’Orient christianisé a duré mille ans de plus, jusqu’à l’invasion de Constantinople par les Ottomans en 1453) ; une présence juive, petite mais notable, s’est également établie.
On pense que la langue gauloise a survécu jusqu’au VIe siècle en France, malgré une romanisation considérable de la culture matérielle locale. La dernière trace de gaulois parlé jugée plausible concerne la destruction par les chrétiens d’un sanctuaire païen en Auvergne » appelé Vasso Galatae en langue gauloise « . Coexistant avec le latin, le gaulois a contribué à façonner les dialectes latins vulgaires qui ont donné naissance au français.
Le latin vulgaire de la région de Gallia a pris un caractère local distinct, dont certains sont attestés par des graffitis, qui a évolué vers les dialectes gallo-romans qui comprennent le français et ses plus proches parents. L’influence des langues de substrat est perceptible dans les graffitis qui présentent des changements de sonorités correspondant aux changements survenus précédemment dans les langues autochtones, notamment le gaulois. Le latin vulgaire du nord de la Gaule a évolué vers les langues d’oil et le franco-provençal, tandis que les dialectes du sud ont évolué vers les langues occitanes et catalanes modernes. D’autres langues tenues pour » gallo-romanes » comprennent les langues gallo-italiques et les langues rhéto-romanes.
Gaule franqueEdit
Après les victoires franques de Soissons (486 ap. J.-C.), Vouillé (507 ap. J.-C.) et Autun (532 ap. J.-C.), la Gaule (à l’exception de la Bretagne et de la Septimanie) passe sous la domination des Mérovingiens, premiers rois de France. La culture gallo-romaine, la culture romanisée de la Gaule sous la domination de l’Empire romain, a persisté en particulier dans les régions de la Gallia Narbonensis qui sont devenues l’Occitanie, la Gallia Cisalpina et, dans une moindre mesure, l’Aquitania. Le nord de la Gaule, autrefois romanisé, une fois occupé par les Francs, se développera plutôt en culture mérovingienne. La vie romaine, centrée sur les événements publics et les responsabilités culturelles de la vie urbaine dans la res publica et la vie parfois luxueuse du système de villas rurales autosuffisantes, a mis plus de temps à s’effondrer dans les régions gallo-romaines, où les Wisigoths ont largement hérité du statu quo au début du Ve siècle. La langue gallo-romaine a persisté au nord-est dans la Silva Carbonaria qui formait une barrière culturelle efficace, avec les Francs au nord et à l’est, et au nord-ouest dans la basse vallée de la Loire, où la culture gallo-romaine s’est interfacée avec la culture franque dans une ville comme Tours et en la personne de cet évêque gallo-romain confronté aux royaux mérovingiens, Grégoire de Tours.
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Massalia (Marseille moderne) pièce d’argent à légende grecque, 5e-1er siècle av. J.-C..
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Monnaie d’or de la Gaule Parisii, 1er siècle avant J.-C., (Cabinet des Médailles, Paris).
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Dénarius romain en argent à tête de Gaulois captif 48 av. J.-C., suite aux campagnes de Jules César.
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