Objectif : Un cas de surdosage en nortriptyline compliqué d’arythmies ventriculaires retardées nécessitant une perfusion prolongée de bicarbonate de sodium est présenté, ainsi qu’une revue de la toxicologie des antidépresseurs tricycliques (ATC) et des concepts clés de la gestion des surdosages massifs.
Résumé : Un homme de 61 ans s’est présenté après un surdosage intentionnel de nortriptyline avec une consommation possible de jusqu’à 2500 mg de nortriptyline. L’électrocardiogramme à la présentation a montré un élargissement du QRS à 240 millisecondes. Malgré un traitement par perfusion de bicarbonate de sodium et un nouveau rétrécissement de son intervalle QRS, son évolution a été compliquée par des épisodes répétés de tachycardie à complexe large. Compte tenu de ces épisodes, d’un taux sérique quantitatif élevé de nortriptyline de 468 μg/L le jour d’hospitalisation 6 et de dépistages urinaires de TCA constamment positifs, le patient a été maintenu sous perfusion de bicarbonate de sodium jusqu’au jour d’hospitalisation 14. Sur la base des taux sériques quantitatifs de nortriptyline de notre patient, nous avons calculé une demi-vie d’élimination de 184 heures, 6 jours après l’ingestion, par rapport à la demi-vie rapportée de la nortriptyline de 14 à 51 heures.
Conclusion : Ce cas démontre qu’à des niveaux toxiques d’ingestion, la pharmacocinétique de routine des ATC peut ne pas être fiable en raison de l’absorption retardée, de la recirculation entéro-hépatique, du grand volume de distribution et de la cinétique saturable. Par conséquent, dans ces cas, les valeurs pharmacocinétiques dérivées des dosages de routine ne doivent pas être utilisées pour prendre des décisions cliniques (comme le moment de l’arrêt de la perfusion de bicarbonate de sodium). Nous avons constaté que les dépistages urinaires du TCA fournissaient des informations similaires aux taux quantitatifs de nortriptyline et pouvaient être utilisés pour guider le traitement le long de la durée du QRS.
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